Les entreprises "plateformes"

Un nouveau concept présenté par F. Pisani : les entreprises plateforme : billet (1) et billet (2)"Les règles du bon sens (common sense) dont il est conseillé de tenir compte pour bien gérer une entreprise, sont en train de changer. La meilleure façon de mobiliser des ressources passe d'un modèle "push" où l'on pousse les choses vers les gens en suivant un programme prédéfini à un modèle "pull" où on leur propose une plateforme sur laquelle ils vont s'approvisionner ou vendre en fonction de leurs besoins ou de leurs ressources.

Le modèle push traditionnel est meilleur dans un environnement où tout étant prévisible on peut planifier la production. Aujourd'hui, sous la pression notamment de la compétition et des changements de goûts plus rapides, il semble plus intelligent de présenter des plateformes sur lesquelles les personnes viennent se servir en fonction de leurs besoins à mesure qu'ils évoluent.

Parmi les multiples différences qu'ils prennent en compte dans leur opposition entre "push programs" traditionnels et "pull platforms" émergentes, nous en retiendrons quatre qui résonnent forts dans la culture de Silicon Valley. L'architecture émerge de la pratique au lieu d'être prédéfinie. L'initiative décentralisée s'oppose au contrôle centralisé. Les modules sont reliées de façon souple (loosely coupled) et non rigide. L’innovation, enfin, prime sur l'efficacité.

La valeur de ces nouveaux modes de production tient au fait qu'ils "suscitent l'innovation, accroissent les opportunités de collaboration et sont bien plus efficaces en termes de mobilisation des ressources de tierces parties".

Leur approche concerne aussi les pouvoirs publics qui doivent, expliquent-ils, "passer des vues conventionnelles de politiques gouvernementales de style "push" dans lesquelles les besoins sont déterminés à l'avance, généralement sous la forme d'investissements faits du haut vers le bas pour résoudre ces besoins" à des formules moins directives dans lesquelles ce sont les gens qui font appel à l'offre gouvernementale en fonction de leurs besoins, à mesure qu'ils changent."

Au travers de cette vision des choses, on s'achemine petit à petit vers une économie participative et coopérative qui modifie les systèmes commerciaux actuels...Le partenariat clients-fournisseurs devient plus direct et rend ses acteurs plus autonomes et influents...une tendance lourde en perspective qui peut très bien être étendue à d'autres domaines comme la participation des citoyens à la "res publica".



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